L’histoire :
Animal discret et attachant des rivières européennes, la loutre, comme ses cousins le putois ou le blaireau, possède un grand sens de la famille et des talents uniques de prédateur aquatique. Après avoir frôlé la disparition pour cause de piégeage, ce mustélidé est désormais menacé par le réchauffement climatique.
Il faut une première fois à tout, La loutre après l’Eden a été ma première immersion dans le documentaire animalier et le début de ma collaboration avec Marie-Hélène Baconnet et Philippe Garguil.
Pourquoi faudrait-il avoir déjà monté de l’animalier pour continuer à monter de l’animalier ? A l’heure de la spécialisation en tout, je suis reconnaissante aux réalisateurs de m’avoir fait confiance pour ce projet en sachant que je n’avais aucune expérience dans ce domaine.
Des heures et des heures de rushes ! Comment on gère ça ?
Je pense que pour ce type de projet, une bonne organisation est une des clés. Sélectionner patiemment chaque petite pépite et voir ce qui peut sortir de tout cela.
Bizarrement, le documentaire animalier est pour moi très proche du travail que l’on effectue en fiction. Bien souvent les activités des animaux se décomposent en unité de lieu et d’action et la liaison se construit petit à petit à partir de ces unités de sens.
Monter muet ! Eh oui ! Les animaux ne parlent pas. Bien-sûr il y à des sons directs, pas toujours exploitables d’ailleurs, mais pour moi, ce type de montage est un pur bonheur parce que, d’une certaine manière, c’est très paisible. On travaille avec les saisons, avec des animaux qui ont un rythme interne beaucoup plus lent que nous et comme ce sont les rushes qui me guident, ce sont eux qui me prennent par la main pour m’amener quelque part, je les suis tranquillement.
J’ai eu beaucoup de plaisir à monter ce film. Parfois on a des regrets, des petites déceptions de choses que l’on aurait aimé, de choses que l’on aurait pu faire mais qui n’ont pas été acceptées, de temps que l’on a pas eu. Ici rien, que du bonheur !